Que ce soit devant un tableau ,réellement dans sa totalité dans un musée
une reproduction dans une revue
ou une sommaire projection ,
Il se passe un mouvement en soi
Pas toujours , d'ailleurs
Daniel Arasse dans "Histoire de Peintures" (2004) met en branle la pensée et entraîne le lecteur , loin du point de départ d'un simple regard
"A un certain moment ," la peinture se lève " et suscite alors une véritable émotion , difficile à décrire , il n'y a pas de règle générale
C'est le sentiment qui , dans cette oeuvre là, il y a quelque chose qui pense et qui pense sans mots
Je suis ( dit il ) quelqu'un qui parle et qui écrit ,ma pensée se fait avec des mots , elle se cherche, s'exprime et une peinture pense de façon non verbale , et certaines peintures m'attirent, me fixent , m'arrêtent , me parlent comme si elles avaient quelque chose à me dire
Or en fait elles ne me disent rien ,
et c'est cette fascination -là , cette attente, qui m'arrête , me fixe
Ce n'est pas le sujet en soi et l'anecdote qu'il sous- tend mais cette puissance silencieuse qui, pour le peintre a un sens et que l'historien interprète ,c'est la force de la composition dans chaque détail au coin du tableau, au choix des variations de la lumière sur la couleur
Il y a d'abord le choc , la surprise , l'émotion pure qui ne se verbalise pas
Ensuite , c'est avec le temps , la durée avec le fait de revenir peu à peu , un pan de l'intimité du peintre , de son époque , au coeur de son oeuvre se révèle "
Choix personnel des images AA
Modigliani (L'enfant au tablier bleu)
Picasso( La femme bleue - Le garçon à la pipe)
cher Arase, toujours à la fois sensible et pertinent
RépondreSupprimerEn relecture toujours un détail percutant que la première fois nous échappe Merci Brigitte pour ta fidélité
SupprimerEffectivement le regard que l'on porte attend bien souvent une émotion en retour et comme la musique cela se passe de mots, elle jaillit à l'intérieur de soi de façon discrète, personnelle et particulière pour chacun d'entre nous. Quel beau choix Arlette.
RépondreSupprimerMonique le plus surprenant ,c'est que cette émotion arrive et nous surprend sans a priori
SupprimerIl doit être bien ce livre. J'aime tant la peinture.
RépondreSupprimerMerci et bonne journée.
Bonheur du jour ce livre est à garder et y puiser souvent des idées selon l'opportunité d'une exposition ou d'une discussion Merci d'aimer aussi
SupprimerCoup de coeur pour "l'enfant au tablier bleu", la mélancolie du regard est illuminée me semble t-il, par une douceur environnante. Douceur qui me semble absente dans les deux autres peintures. Voilà ce que j'avais envie de dire du choix d'oeuvres que tu nous offres :-)
RépondreSupprimerFifi , moi aussi ce tableau me touche ainsi que la composition raffinée où le regard se perd
SupprimerEn lisant les tableaux cités par Arasse qui sont tout à fait différents (Le verrou de Fragonard par exemple) ce n'est pas tellement le sujet dit- il mais ce petit plus indéfinissable qui fait vibrer quelque chose en nous
Belle soirée à toi