Giambattista TIEPOLO
"Le Très Haut" sur les horizons colorés avec son escadrille d'anges joufflus , de cavalcades de chevaux
de dieux et muses allongés sur des nuages moelleux dans les ciels tournants les plus vastes d'Europe
Il emporte la finitude de Venise dans les airs par rafales à coups de cyclones d'azur
Phénomène brillant et éphémère de la Venise insouciante du XVIII ème siècle
Fresques où voyagent les dernières lueurs du Rococo
Tourbillons de soies et de masques décadents
Comme Véronèse , Tiepolo peuple ses fresques de déesses sensuelles aux rondeurs qui annoncent Boucher et Watteau
Il s'attarde avec délice dans l'absence de contrôle l'action semble suspendue, les personnages débordent du cadre en trompe- l'oeil
Sa renommée se propage à travers l'Europe des Lumières
avec grâce et élégance il peint joyeusement avec facilité
et se joue de la lumière
Sa dernière réalisation sera pour l'ESPAGNE de Charles III
mais dépassé par ses plafonds tournants et son style , il termine péniblement avec ses deux fils en cinq ans le plafond de la salle du trône et meurt sans vouloir revoir Venise en 1770
C' est au Musée Jacquemart -André que se trouve la seule fresque entièrement restaurée (1998) de Tiepolo ( en haut de l'escalier) achetée par les André au siècle dernier elle se trouvait dans la villa Cantarini dans la campagne vénitienne qui justement représentait la visite de Charles III en 1574 à Frédérigo Cantarini ( le banquier des Valois)
et la même année une exposition au Petit Palais 1998
Tout ceci revenu en mémoire et notes retrouvées complétées par l'exposé brillant et musical
de François Martin ce Jeudi