jeudi 7 juin 2012

POUR ECRIRE UN SEUL MOT

Un vers par ci , un mot par là  de l'un à l'autre nous butinons les MOTS , qui résonnent et se transforment en nous font jaillir d''autre idées
Mur de livres , bibliothèque entr'ouverte , pile sur une table , vitrines en passant ,  il suffit de tendre la main
Mais est- ce suffisant ?
"Car les vers ne sont pas , comme certains croient que des sentiments
 
Ce sont des expériences 

Pour écrire un seul mot , il faut avoir vu beaucoup de villes , d'hommes et de choses , il faut connaitre les animaux , il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir comment font les petites fleurs en s'ouvrant le matin .Il faut pouvoir repenser à des chemins inconnus , a des rencontres inattendues , à des départs ...
 à des jours d'enfance , dont le mystère ne sais pas encore éclairci ..."
A TANT DE CHOSES

 Extraits des cahiers de Malte Laurids Brigge de Rainer Maria Rilke
Phot AA - JYT et Gabriel Vonmax 

4 commentaires:

  1. et voilà pourquoi je ne peux pas écrire (sourire, mais pas faux)

    RépondreSupprimer
  2. Oh!! tes rencontres chaque jour sont de plus grandes expériences encore , car comment exprimer alors tes "riens " du moindre brin d'herbe au petit nuage vagabond ,toute ton expérience voyageuse
    Rilke dit encore " il est vain le bruit à l'entrée du silence ...les souvenirs deviennent sang , regard, geste, il ne sont plus de nous !! et c'est alors qu'en une heure très rare , se lève le premier mot et toi ?
    c'est tous les jours "l'heure- rare"

    RépondreSupprimer
  3. (...) il faut...il faut..."...et tous ces souvenirs ne suffisent pas : il faut encore avoir connu de nombreuses nuits d'amour, toutes différentes les unes des autres, avoir entendu le cri des femmes en couches, et avoir vu dormir exsangues, diaphanes les accouchées dont le corps se referme. Il faut également s'être assis au chevet des mourants, avoir veillé les morts, la fenêtre ouverte, parmi les bruits insolites. Et il ne suffit plus d'avoir des souvenirs, il faut pouvoir les oublier, quand ils sont nombreux, et avoir la patience d'attendre qu'ils reviennent. Car ils ne sont pas encore véritablement des souvenirs. C'est seulement lorsqu'ils sont mêlés à notre sang, lorsqu'ils seront présents dans nos regards, dans nos gestes, quand ils n'auront plus de nom, quand ils feront partie intégrante de nous même, c'est alors seulement que, dans un moment exceptionnel, ils nous inspireront peut-être le premier mot d'un vers"

    Ah que j'aime cet extrait de Rilke autant que celui de pierre Reverdy dont je vous cite un passage :
    "Il n'y a pas de mots plus poétiques que d'autres, car la Poésie n'est pas plus dans les mots que dans le coucher du soleil ou l'épanouissement splendide de l'aurore - pas plus dans la tristesse que dans la joie. Elle est dans ce que deviennent les mots atteignant l'âme humaine, quand ils ont transformé le coucher du soleil ou l'aurore, la tristesse ou la joie...."
    Deux textes que j'aime beaucoup que j'ai eu envie de vous recopier sur cette note pour le plaisir.

    RépondreSupprimer
  4. Merci Monique , il est bon de relire certains textes au gré des jours et du temps qui passe , les absorber pour en tirer autre chose encore car la vie nous façonne et c'est là le grand mystère de la pensée et de la création :mots- images et c'est aussi sortir de soi-même , ce moi détestable qui "s'effondre et c'est mon oeuvre" comme le dit si justement Brigetoun ce matin sur "Paumée"
    Amitiés vers vous

    RépondreSupprimer