vendredi 2 février 2018

LE FRONDEUR DE LA RENAISSANCE ...MANTEGNA

Se plonger pour quelques instants dans le XV éme siècle et découvrir l'intimité d'un artiste est un grand plaisir , surtout lorsque François Martin est au pupitre  pour nous parler
 d'ANDREA MANTEGNA   (1430-1506)
Visage ingrat ,   caractère insupportable .Il apparait comme un révolutionnaire  prenant ses distances avec les douceurs des peintres de son époque et les sfumatos de Vinci 
Frondeur de la Renaissance par son trait vif ,incisif  ,puissant  se rapprochant plus de la sculpture  que de la peinture , favorisant les tons monochromes  et les  variations de la  pierre sous l'influence de Donatello  ami de l'atelier de ses débuts à Padoue Il se passionne pour l'Antiquité et ses personnages semblent en relief , il se joue de la perspective en  créant des colonnes, arcs voutes  et pilastres sur des fresques dont il ne reste que  quelques images  de la chapelle Ovetari à Padoue ( Musée Jacquemart André).
Illustration  la famille  François de Gonzague  scène d'intimité (La lettre)


Isabelle d'Este par Léonard de Vinci
C'est en 1460  à la cour de  la famille des  Gonzague à Mantoue qu'il réalise des décors raffinés  "La chambre des époux"   Isabelle d'Este  règne en grande maitresses des Arts  dont Léonard de Vinci  nous a laissé un doux portrait
Entrecoupé de musique François Martin nous enchante par d'infimes détails sur l'histoire , les brouilles et la politique de cette  époque tout en choisissant des repères pour nous situer dans le temps Le réalisme de ses architectures et trompes l'oeil  l'emporte souvent sur la spiritualité  Douleurs et angoisse se lisent sur les visages  son" Christ mort" est d'une dérangeante splendeur  les tons uniformément gris de la pierre par endroit rosée du sang versé , le premier raccourci audacieux jamais réalisé  et le visage d'une dignité plus qu'un cadavre humain 



Par un humour vengeur, il insère dans ses fresques  des visages ou des scènes  drôlatiques comme cet oculus tout en haut d'un  dôme dans la chapelle des Gonzague  où des putti lancent des pommes ,jouent du bâton  contre un paon, menacent de faire basculer une corbeille sur les spectateurs  , se couronnent de fleurs en se moquant  ou  se confient des bêtises
  Quant aux 3 portraits  de St  Sébastien transperçaient  de flèches ,l'un dans une langueur déhanchée 1458 Padoue) 
, l'autre 20 ans plus tard, devant une colonne ( au  Louvre) regard implorant  
et le dernier un peu avant sa mort, tel un être de chair une statue sur fond noir à ses pieds une bougie  qui va s'éteindre exaltant   le martyr 
"Rien n'existe que le divin le reste n'est que du vent "
MANTEGNA  le désenchanté comme une tragédie de l'Homme
 qui 50 ans plus tard sera la désespérance de Michel- Ange

Notes prisent uniquement sur les mots de François Martin et  la chronologie de sa présentation , sans les multiples détails bien sûr  Qu'il m'en excuse si j'ai tronqué son discours Cela reste un grand moment


 François Martin  Yves Stalloni

5 commentaires:

  1. j'aurais adoré en connaître plus sur le bonhomme, aimant infiniment le peintre

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  2. MERCI beaucoup pour ce partage Le Christ mort Saint Sébastien, que de compassion ... MERCI vraiment, j'en redemande

    Bon soir Arlette

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    1. Merci Maria il est certain que l'homme et l'oeuvre sont intimement liés et chaque conférence est un plaisir à partager

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