mercredi 1 novembre 2017

BRUME DE NOVEMBRE

Je sais maintenant que je ne possède rien
pas même ce bel or qui est feuilles pourries
encore moins ces jours volant d'hier à demain
à grands coups d'ailes vers une heureuse patrie

Elle fut avec eux , l'émigrante fanée
la beauté faible, avec ses secrets décevants
vêtue de brume .On l'aura sans doute emmenée 
ailleurs , par ces forêts pluvieuses.Comme avant


Je me retrouve seuil d'un hiver irréel 
où chante le bouvreuil obstiné , seul appel
qui ne cesse pas , comme le lierre .Mais qui peut dire


quel est son sens ? je vois ma santé se réduire 
pareille à ce feu bref au devant du brouillard
qu'un vent glacial avive , efface ...il se fait tard
Philippe Jaccottet 
Poésies   L'effraie (1946-1950) 
 

4 commentaires:

  1. oui tard...
    et pourtant le jour se lève et nous faut nous lever avec tout notre tard

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  2. Le corps s'amenuise mais la pensée reste flamme vive sous la cendre.

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  3. Très belles images pur accompagner ce poème de Philippe Jaccottet si sensible à la nature et si compréhensible en cette saison automnale, lui pour qui
    "l'hiver, l'arbre se recueille"

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