Je sais maintenant que je ne possède rien
pas même ce bel or qui est feuilles pourries
encore moins ces jours volant d'hier à demain
à grands coups d'ailes vers une heureuse patrie
Elle fut avec eux , l'émigrante fanée
la beauté faible, avec ses secrets décevants
vêtue de brume .On l'aura sans doute emmenée
ailleurs , par ces forêts pluvieuses.Comme avant
Je me retrouve seuil d'un hiver irréel
où chante le bouvreuil obstiné , seul appel
qui ne cesse pas , comme le lierre .Mais qui peut dire
quel est son sens ? je vois ma santé se réduire
pareille à ce feu bref au devant du brouillard
qu'un vent glacial avive , efface ...il se fait tard
Philippe Jaccottet
Poésies L'effraie (1946-1950)
oui tard...
RépondreSupprimeret pourtant le jour se lève et nous faut nous lever avec tout notre tard
Le corps s'amenuise mais la pensée reste flamme vive sous la cendre.
RépondreSupprimerTrès beau ! Merci !!
RépondreSupprimerTrès belles images pur accompagner ce poème de Philippe Jaccottet si sensible à la nature et si compréhensible en cette saison automnale, lui pour qui
RépondreSupprimer"l'hiver, l'arbre se recueille"