vendredi 21 octobre 2016

AU DELA DES NUAGES

Toulon  entre mer et montagne ... 
Fang Zhaolin (1914-2006)
 au Musée d'Arts Asiatiques trouve sa place par ses grandes compositions de mer cascades et montagnes  en un voyage intérieur où se confond l'art des Maîtres Anciens et la modernité tragique des exilés, expatriés  de cette génération , vivant en marge de leur pays d'origine  s'efforçant de maintenir les traditions par la pratique   quotidienne  de la  calligraphie  et cela jusqu'à la fin de sa riche vie  à 93 ans  en 2006
Elle  ne revint en chine qu' en 1980

 ( la partie historique n'est pas le propos de ce billet,  )
Après la Belgique , L'Angleterre et l'Italie  25 oeuvres  prêtées par le Musée de Pékin s'inscrivent parfaitement dans nos paysages

 Pins   bambous  eau et mer  sont ici l'occasion de  suivre son parcours  avec parfois un certain humour 
Voyage intérieur développement intellectuel   comme toute la peinture chinoise  , car si les lieux sont réels  ils n'existent pas dans l'ensemble   
"Peindre la montagne ce n'est pas la représenter , c'est la gravir "
A grands coups de pinceaux  forts appuyés ou fins et léger  , le plein , le vide  toujours  le blanc du papier en réserve  pour la respiration , la brume , les nuages 
 le papier de riz absorbe l'encre, l'étale ,le nimbe d'incertitude , 
jusqu'à ce que la vibration jaillisse enfin
 Elle ajoute des couleurs diffuses ou violentes  rien de mièvre  et de délicat   et des petits personnages naïfs et cocasses  pour un regard plus moderne 
 Tout a un rapport philosophique , comme le vol des oiseaux et le souffle de leur passage , sans oublier le petit temple  pour méditer devant la majestueuse nature Mais si les couleurs s'alourdissent les formes deviennent massives , une cascade  en coupe la rigueur
Des poèmes sont insérés en calligraphie chinoise 
" L'esprit reste jeune , le printemps est toujours là "
Des sceaux à son nom avec des précisions parfois   (cette agencement est traditionnel )
Mais les nuages caressent  les pics même si l'infini du ciel est inexistant  
Regarder un tableau s'est se projeter dans un autre univers 
Son univers qui git au fond de son être 



Par le Voyage Intérieur Fang Zhaolin s'approprie sa partie spirituelle , ses fleuves ses montagnes , comme autant de fenêtres ouvertes sur des paysages qu'elle ne cessera de décliner avec vigueur 


Notes prises de ci delà ( livres et conférencier du Musée ce mercredi dernier) et interprétées selon mon ressenti de ce long travail  longtemps étudié , qui me plait tant
 La peinture chinoise ,après un séjour  lointain  et  cette connivence , dont je produit souvent ici maladroitement des exemples, il est dit souvent
 "qu'un peintre chinois ne se montre pas " car son interprétation est très personnelle  d'ailleurs les interventions lors de la visite  le prouvent  c'est aussi une épreuve d'humilité !!!






Jean - Paul Desroches
 (Conservateur Général  du Patrimoine honoraire)




le Mourillon  Musée d'Arts Asiatiques
Ce mercredi 19 Octobre 2016
 

 

2 commentaires:

  1. bien raison de l'aimer ce travail entre spiritualité et saveur du monde
    (et merci pour le boulevard du littoral comme l'ai toujours appelé)

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  2. Paysages déclinés "avec vigueur" et finesse !
    Bonne fin de semaine, Arlette !

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