jeudi 6 octobre 2016

FRIVOLITES

Elles mangeaient des gâteaux , qu'elles choisissaient délicatement d'un petit air gourmand : éclairs au chocolat , babas et tartes .Tout autour c'était une volière pépiante, chaude , gaiement éclairée et ornée...
Elles,  elles, elles toujours elles , voraces , pépiantes,Elles allaient dans des thés 
Elles restaient là assises pendant des heures Elles parlaient .Leurs visages étaient comme raidis par une sorte de tension intérieure.
Et les fards leur donnaient un éclair dur , une fraicheur sans vie 
Et elles parlaient toujours répétant les mêmes choses 


Leur vie.... 
la périssait , l'étirant , la roulant , jusqu'à  ce qu'elle ne forme entre leurs doigts qu'un petit tas , une petite  boulette grise
Nathalie Sarraute Tropismes ( 1957)
Tasse en fourrure Meret Oppenheim

2 commentaires:

  1. oh bravo pour les illustrations
    et merci (un peu de Sarraute me fait toujours du bien)

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    1. Sommes Sauvés par l'humour caustique et élégant de l'écrivain

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