Toulon entre mer et montagne ...
Fang Zhaolin (1914-2006)
au Musée d'Arts Asiatiques trouve sa place par ses grandes compositions de mer cascades et montagnes en un voyage intérieur où se confond l'art des Maîtres Anciens et la modernité tragique des exilés, expatriés de cette génération , vivant en marge de leur pays d'origine s'efforçant de maintenir les traditions par la pratique quotidienne de la calligraphie et cela jusqu'à la fin de sa riche vie à 93 ans en 2006
( la partie historique n'est pas le propos de ce billet, )
Après la Belgique , L'Angleterre et l'Italie 25 oeuvres prêtées par le Musée de Pékin s'inscrivent parfaitement dans nos paysages
Pins bambous eau et mer sont ici l'occasion de suivre son parcours avec parfois un certain humour
Voyage intérieur développement intellectuel comme toute la peinture chinoise , car si les lieux sont réels ils n'existent pas dans l'ensemble
"Peindre la montagne ce n'est pas la représenter , c'est la gravir "
A grands coups de pinceaux forts appuyés ou fins et léger , le plein , le vide toujours le blanc du papier en réserve pour la respiration , la brume , les nuages
le papier de riz absorbe l'encre, l'étale ,le nimbe d'incertitude ,
jusqu'à ce que la vibration jaillisse enfin
Elle ajoute des couleurs diffuses ou violentes rien de mièvre et de délicat et des petits personnages naïfs et cocasses pour un regard plus moderne
Tout a un rapport philosophique , comme le vol des oiseaux et le souffle de leur passage , sans oublier le petit temple pour méditer devant la majestueuse nature Mais si les couleurs s'alourdissent les formes deviennent massives , une cascade en coupe la rigueur
Des poèmes sont insérés en calligraphie chinoise
" L'esprit reste jeune , le printemps est toujours là "
Des sceaux à son nom avec des précisions parfois (cette agencement est traditionnel )
Mais les nuages caressent les pics même si l'infini du ciel est inexistant
Regarder un tableau s'est se projeter dans un autre univers
Par le Voyage Intérieur Fang Zhaolin s'approprie sa partie spirituelle , ses fleuves ses montagnes , comme autant de fenêtres ouvertes sur des paysages qu'elle ne cessera de décliner avec vigueur
Notes prises de ci delà ( livres et conférencier du Musée ce mercredi dernier) et interprétées selon mon ressenti de ce long travail longtemps étudié , qui me plait tant
La peinture chinoise ,après un séjour lointain et cette connivence , dont je produit souvent ici maladroitement des exemples, il est dit souvent
"qu'un peintre chinois ne se montre pas " car son interprétation est très personnelle d'ailleurs les interventions lors de la visite le prouvent c'est aussi une épreuve d'humilité !!!
bien raison de l'aimer ce travail entre spiritualité et saveur du monde
RépondreSupprimer(et merci pour le boulevard du littoral comme l'ai toujours appelé)
Paysages déclinés "avec vigueur" et finesse !
RépondreSupprimerBonne fin de semaine, Arlette !