Le voyage est un temps suspendu entre deux pensées et le besoin d'écrire vient ensuite
Il n'y a pas de plus agréable moyen de lire quelques lettres pour découvrir l'intime d'un ami ou d'un artiste loin des expositions, catalogues et conférences
Météore , Prince Foudroyé ... Nicolas de Staël écrit en 1935 à Vlaminck
Altamira ! Ah! quelle vie intense la dedans , j'ai passé mon mouchoir sur le dessin que je préférais , mais je crois que cela ne veut rien dire que mon mouchoir soit noir, rouge ,ocre Je dessine beaucoup
C'était la période fauve et tout s'enchaîne dans ses inspirations
toute une série dont " les rayons du jour"et cela pendant quelques années
Ou encore cet hommage à Piranèse en 1948
Lignes , coomposition qu'il surcharge comme un grillage et n'efface rien repeint par dessus il cherche" C'est si difficile la vie ! il faut jouer toutes les notes , les jouer bien , ne pas croire à l'âme , à l'inspiration , oublier les études secondaires , détruire les encyclopédies et faire des gestes simples et bon"Ecrit-il à sa soeur Olga en 1951
On aperçoit les multiples couches et des points rouges qui structurent la composition
intitulée "Calme "ou encore à Paris rue Dauguet "les Toits"
"Dès que je sens une logique trop logique cela m'énerve et je vais alors vers l'illogisme "
1952 à René Char et la révélation des footballeurs du Parc des Princes
"Entre ciel et terre , herbe rouge ou bleue , une tonne de muscles voltigent en plein oubli de soi avec toute la présence que cela requiert en toute invraissemblance Quelle joie René, Quelle joie"
A chaque fois des séries car ,
" Le contact avec la toile , je le perds à chaque instant et le retrouve et le perds.. "
Le parc de Sceaux et sa vision particulière des arbres et des jardins
Voilà le rose qui rase au ras des arbres ça va vite le jour tout en douceur on pourrait déjà les peindre ...voilà les verts , tout, il met moins de temps à sauter le ciel en l'air "
Dans le train Paris -Avignon 1952 à Françoise de Staël
Je vais essayer les figures , nus c'est le moment que voulez - vous je ne peux peindre des kms de nature mortes et de paysages, ça ne suffit pas " à René Char1953
Et ..tant d'autres encore 1955
"Il faut s'habituer à finir plus sans finir , ce n'est pas facile "
Son dernier concert
L'espace pictural est un mur mais tous les oiseaux du monde y volent librement à toutes les profondeurs
C'est encore un petit retour vers cet artiste après tant de lectures ,expositions, colloques à la suite d'une dernière conférence ce Mardi par Steve Betti ( professeur diplômé d'Histoire de l'Art et d'Archéologie à Nice )
salle Mozart à Toulon
que l'idée de reprendre les correspondances entre Nicolas de Staël et René Char , ( 1951 1954 Editions des Busclats 2010)
et "Lettres" ides et calendes 1998)
En me servant entre autre du magnifique catalogue du centre Pompidou lors de l'exposition 2003
Voir aussi Blog -Spot 14 Juin 2014 "Retour au figuratif à Antibes "
et hier Le Monde "Images -imagine" avec un poème de Colette Muyard
et peut - être d'autres encore...sans vouloir être trop longue pour une lecture de blog qui se doit d'être légère AA
MERCI
RépondreSupprimerah les correspondances d'artistes !
et surtout ah De Staël !
(belle première photo aussi, qui donnerait presque à l'arapède que je suis une envie de voyage)
Il est bon de s'éloigner parfois pour apercevoir les choses de plus loin.. sous un autre angle , un peu comme les retours sur des lectures ou des tableaux
SupprimerLes arapèdes ont une farouche énergie
c'est vraiment magnifique
RépondreSupprimerBonjour et Merci pour votre passage attentif
SupprimerLes rencontres avec de Staël quelles qu'elles soient sont toujours d'une grande émotion, d'une émotion toujours recommencée
RépondreSupprimermerci Arlette pour ce cadeau
C'est si vrai et je découvre toujours autre chose ...d'intangible
SupprimerLa profondeur de champ de la plupart des tableaux de Nicolas de Staël est sidérante.
RépondreSupprimer(le champignon lumineux voyageant à travers bois me ravit)
Souvent une recherche d'expression devient un style et la superposition des couleurs sans rien renier donne un rendu subtil , pratique" voulue" déjà à la Renaissance
SupprimerLes voyages sont aussi source d'inspiration
Merci Tilia du haut de ton Grenier