jeudi 5 décembre 2013

PREMONITOIRE

Quand je vois effacées  par la cruelle  main du temps, les orgueilleuses richesses des âges évanouis 
Quand je vois de hautes tours abattues sur le sol 
et l'airain éternel  devenue victime d'une rage destructrice 
Quand je vois l'Océan affamé gagner du terrain sur le rivage ,
 ou la terre avancer dans les eaux
faisant d'un gain une perte et d'une perte un gain 
Quand je vois  ces échanges de forces , ou ces forces mêmes entraînées au déclin
tant de ruines rappelle à ma pensée que le temps doit venir 
emporter mon amour 
Cette pensée est comme une mort 
Elle ne peut que pleurer
parce qu'elle possède  ce qu'elle craint de perdre 
Shakespeare ( sonnet 64 )
 écrit vers 1594 
 qui recèle mais ne révèle le mystère des mots et des idées du poète , tout se "tricote" et se rejoint

8 commentaires:

  1. merci (faudrait vraiment que je pense à me les procurer - je crois qu'ils sont chez Poésie/Gallimard - ces superbes sonnets

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    1. Oui certainement , j'ai ici ce tout petit livre miniature en tissu noir fleuri de 7cm trouvé dans les archives de famille , trop joli je vais l'insérer sous l'article ,

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  2. L'entropie naturelle de toute chose nous fait bien sûr penser qu'un jour aussi, m^me solides comme le roc, il faudra laisser la place.
    J'aime beaucoup la délicatesse de ton fusain qui résume tout, de si belle façon.

    Amicalement.

    Roger

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    1. Merci Roger pour ton analyse sur ces pensées pessimistes qui sont d'actualité !!
      mais il est parfois difficile de s'en extraire et l'imaginaire de chacun permet de rencontrer alors un peu de bonheur

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  3. Chère Arlette,

    Je comprends mieux à la lecture de ce billet la résonance avec les mots de Camus.
    Je vous souhaite de trouver en eux l'énergie pour continuer la route sereinement.
    Je vous embrasse.
    (merci pour vos passages )

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    1. Merci Elisanne et je transcris ici votre citation
      extrait de l'Eté de Camus "Rien n'est vrai qui force à exclure"
      et votre réflexion
      "Etre consciente de ses limites et de savoir que tout se situe""le oui et le non , entre les lignes ... sur cette route de nos destinée qui nous conduit vers l'imprévu , prévisible"
      Merci pour cette autre lumière

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  4. Quelques mots pour un domaine immense, quelques vers pour s'en émouvoir et quelques traits de fusain pour contenir tout cela au creux de la main posée sur ta poitrine....

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    1. Merci Monique , c'est très beau ces mots posés sur la page
      Il y a des rencontres qui font éclore les pensées et qui n'ont rien avoir avec le hasard c'est comme un faisceau de circonstances troublantes qui permet d'avancer

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