dimanche 30 novembre 2014

ATTENDRE

EST -CE QUE NOUS N'AURIONS PAS TOUJOURS ATTENDU
Comme si la promesse - et jamais venu 
Latence , latence encore 
l'heure bloquée à jamais sur la pendule ancienne, heure que l'enfant apprenait à lire qui le libèrerait pour courir jouer
Attente une autre heure qui apportera la surprise 

Choses qui surgissent à la place sur la route et qu'on prend 
Evitements, murs ,  cassures - dans le corps aussi 
POURTANT ATTENDRE 
Tu aimerais tant recommencer; et que ce ne serait pas forcément pour faire autrement 
Bloque les aiguilles de la pendule  (photo Quentin Bertoux)


 Qu'est - ce que ça aurait changé,de faire volontairement Tu n'as pas le droit
Une fatigue même
 Pourtant toujours tu attends

Extraits de "Fragments du dedans " François Bon 
Un abécédaire en belle clairvoyance , jeu des mots qui tire à la lumière des fragments de son cosmos sans compromis
Comme un écho en chacun de nous

vendredi 28 novembre 2014

NOVEMBRE TOUT EN CONTRASTE RECAPITULATIF

Novembre curieusement doux 
IL ME SEMBLE 
Dans les jardins de la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon. Feuilles d'or 
 ET QUE LE VENT EMPORTE 
Avec "La Disparition des Lucioles" entre les grilles de la prison St Anne
  Si les araignées tissent 
LES FILS DU TEMPS
En dentelles prestigieuses , les jours se jouent  autrement pour Enki Bilal par
 LE DESTIN D'UN TRAIT DE CRAYON
Pour devenir un grand artiste et une exposition 
OXYMORE
L'homme- machine et les contradictions de la nature et de l'humain ,dessins puissants et graves où
pointent toujours une trace d'humour , Bandes dessinées -Peintures- Photographies,Les 
IMAGES FUNAMBULES
envahissent notre quotidien et le regard se perd en réflexion  qui amène un 
CONSTAT 
en ce mois de la photographie

 et  déjà Décembre ,
  comme un voyage," un trou dans le temps ,une porte poussée ...où rien n'est prévu
 (Fragments du dedans François Bon)


lundi 24 novembre 2014

CONSTAT

Parfois une photographie que l'on croyait intéressante laisse le spectateur indifférent Cruel constat
 ( Un billet - texte aussi que l'on a mis longtemps à élaborer fait écho )
Arriver à se détacher de cette particularité du non- partage,est une constante
 mais parfois encore le contraire surprend comme une "révélation"!!un étonnement 
Le révélateur était au labo l'instant où l'image apparaissait dans le bac et se précisait ...
avec le numérique une prise de vue très réussie sur l'écran se retrouve inexploitable dans la phase papier 
Bref le papier crée l'existence réelle et tangible de la photographie elle - même et lui assure la transmission ,de même que le format n'aura pas le même impact petit ou plus grand
C'est toute l'ambiguïté de la photographie 
Sur un écran la photo n'existe pas , sur un mur cela devient une oeuvre 
Tant d'images en ce Novembre dans les salons et galeries qu'il est difficile d'en faire le tour et de comprendre si c'est une bonne ou quelconque photo

Ces notes souvent reprises restent d'actualité , après de nombreuses années de pratique quand la photographie n'était pas considérée comme un Art à part entière
Photo Quentin Bertoux
Voir aussi http://arletteart.blog.lemonde.fr/

mercredi 19 novembre 2014

IMAGES FUNAMBULES

Esprit flottant... 
certains photographes déambulent le regard flottant et voient le monde à distance 
par un cadrage qui soudain leur procure une forte émotion
même un état de sidération  ...
Brassaï 
parce que le nuage comme un reflet se joue de l'illusion  ou coïncidence  l'oeil et l'esprit en éveil , parfois il faut guetter longtemps l'instant " décisif" disait Cartier Bresson
et ce Novembre réservé au salon de la photo expose  beaucoup beaucoup d'images plus intéressantes les unes que les autres
Mais développer un projet et aller jusqu'au bout de son propos afin de se poser des questions, garder l'authenticité du réel dans l'imaginaire ( Un peu comme Enki Bilal dans le billet précédent ) tout cela demande plus qu'un déclic sans tomber dans le maniérisme de parfaire son style 
Photographier c'est toujours choisir !... comme dans la vie 
"Cette petite philosophie de la prise de vue" n'est pas un lexique de savoir faire mais une évidence pour celui qui regarde et pratique la photographie 
le Hasard ne fait pas tout , c'est dans le hors champ que le spectateur imagine sa propre fiction
Sergio Larrain
Sans vouloir absolument vouloir raconter une histoire afin de laisser chacun y apporter sa pierre , comme un tableau . Une amie me disait souvent
 " Regarde laisse venir à toi la pensée sans chercher pourquoi , comment , l'artiste à fait et que voulait-il dire !! non cela est de la documentation et non de la sensation "
 (et ces mots me reviennent toujours en mémoire)"tu intellectualises  trop "

Devant une image , attentivement on se découvre autre que ce que l'on croit
Lartigues

dimanche 16 novembre 2014

OXYMORE ...

Parce qu' il dessinait à la craie  sur les trottoirs de Belgrade  à 10 ans  pour s'amuser
 le jeune Enki Bilal ne se doutait pas que ce don allait lui ouvrir un autre avenir en France
Lectures des adolescents Spirou -Tintin -Pilote (il gagne d'ailleurs le premier Prix de ce dernier) en 1971 à 20 ans  il rencontre Goscinny Moebus  et les dessins de Gustave Doré  dont il se sent proche  Jules Verne bien sûr Découvre Baudelaire dès son arrivée en France à 15 ans et cette richesse lui sert de tremplin pour exprimer ce dont il a inconsciemment au fond de lui car cette liberté d'expression et d'imagination tout en se servant du réel passe par la science - fiction
"Je me sentais comme un coureur de relais qui reçoit un témoin et qui a ensuite envie d'utiliser ce témoin
 pour le repasser au lecteur  "
 La Bande Dessinée lui assure un support favorable dont il s'échappe pourtant
Il isole déjà un motif et se libèrera par la suite des " bulles"  en ajoutant une histoire fantastique pour en donner plus de poids
1987 Grand Prix Angoulême


Il donne une vision globale sur le passé , le présent et sur le futur par un effet miroir
Trains d'exil machines infernales  , matières brutes , gares et attentes   il se représente souvent inconnu parmi les inconnus, visages graves
Depuis 1990 Il peint directement Acrylique /Pastel toile ou support cuivre
Vidéo , Film courts - métrages , travail intense
Il aime l'appellation d'Auteur -Hybride  qui le représente parfaitement
Ce dessin puissant réalisé pour les Arts et Métiers  L'HOMME ET LA MACHINE
Un engrenage infaillible , toujours un rapport au  réel ,l'humain au centre de son oeuvre
L'homme connecté à son environnement
 La guerre et cette indignation de l'enfance de la manipulation et ses contradictions
L'horreur ( Trilogie des monstres ) tout en gardant une forme d'humour par la couleur fil rouge de sa pensée il crache la douleur pour s'en libérer

Il ose des plans très photographiques d'une grande maitrise , travaille ses dessins par traits tourbillonnants pour donner du relief ( Michelange  Vinci ) base même du dessin


La couleur peu à peu s'estompe pour donner encore plus de force il revient au papier teinté pour garder les blancs espaces de libertés et des rehauts pastel  " La couleur m'épuise dit il "
Chaque image est une oeuvre élaborée au plus près de sa pensée  Ciels bleus durs de la puissance du beau !! et de l'espoir
Sans détailler toutes ses histoires le dessin exprime magnifiquement les personnages et la vigueur de la terre et la vie même , ce dessin ," trait ultime que les hommes se transmettent depuis les millénaires Geste Primal et Primordial "
Chaque image , chaque salle de l'Hôtel des Arts de Toulon est à revoir plusieurs fois
Le catalogue parfaitement réalisé par Pascal Orsini et les dialogues avec Enki Bilal  ainsi que les notes prises lors de la visite commentée ont fait de ce jour un réel plaisir de découverte et de talent

mercredi 12 novembre 2014

LE DESTIN D'UN TRAIT DE CRAYON

ENKI BILAL
 tente de restituer la place de l'Homme Réel ou Fictif 
dans son environnement
Tout est là...Vaste programme


dans cette exposition à Toulon à l'Hôtel des Arts 
C'est ici , juste un avant -propos d'une visite éclair , pour y revenir plus profondément et entrer dans l'univers de ce grand artiste au geste  magistral

mardi 11 novembre 2014

LES FILS DU TEMPS

"Mais chaque jour , peut-être , on peut reprendre
le filet déchiré, maille après maille 
et ce serait ,dans l'espace plus haut , 
comme recoudre , astre à astre , la nuit ..."

Philippe Jaccottet  (A la lumière de l'hiver )


Voir aussi blog (le monde images -imagine)  http://arletteart.blog.lemonde.fr/

vendredi 7 novembre 2014

ET ... QUE LE VENT L'EMPORTE

Délaissant  les caprices d'Automne de google et  co  , des textes qui sautent et disparaissent  
"au vent mauvais"
 vent fou qui déshabille brusquement les arbres de leurs parures d'or les transformant en graphismes d'estampes surtout si la lune  s'éternise au petit jour 

Le vieux poirier devient exotique  et le pinceau reprend du service devant la nature en mutation 
Le corbeau d'un autre temps veille toujours 
On n'échappe pas à son destin  !!

Préparer l'écritoire les pinceaux , les papier et enveloppes humer d'odeur de l'encre ou de la térébenthine ,  sortir le sceau chinois à mon signe du zodiaque et  gravé de  mon prénom!! en mandarin !!  s'il vous plait (c'est un vieux chinois à X'ian  qui la décidé phonétiquement ...alors !

Déjà la pensée s'évade , pour une heure pas plus car la spontanéité de geste se fige alors, il y a un instant à ne pas manquer sinon c'est à déchirer 
 La lecture des sages- lettrés  est juste et savoir s'arrêter est difficile là est le problème !!!!!
 Mais il reste encore un peu de  soleil pour regarder le jardin 
,incomparable nature que rien ne remplace même pas le rare  pinceau chinois



 
Et envoyer quelques douces pensées à mes amis que le facteur déposera  dans leur boite à lettres sans savoir que c'est de l'or envolé  par "le vent mauvais" volé au poète 


mardi 4 novembre 2014

LE CIEL EST PAR DESSUS LE TOIT...

SI BLEU SI CALME ...
QU'A TU FAIS  Ô TOI QUE VOILA 
DE TA JEUNESSE 
Le poète de sa prison écrit ces lignes qui tournent en boucle dans la tête en pénétrant dans cet univers carcéral de la prison Ste Anne d'Avignon au titre romantique!! et mystérieux
"La disparition des Lucioles  "Lucioles qui scintillent selon Pasolini 
en 1975
  qui s'émeut de la disparition des petits vers luisants de la campagne italienne causée par la pollution , les violences urbaines et   culturelles 
200 oeuvres pour " illuminer les sombres cellules  (Spencer Finch)et émettre leurs frêles éclairs d'espoir

Le murs et les portes , les graffitis ,le délabrement, le vent glacé dans les longs couloirs les hurleurs sur les remparts ,les rats qui croit-on nous frôlent le cliquetis des chaînes et des clés  la déshumanisations des corps et des esprits tout est signe  d'enfermement jusqu'au malaise 
Déjà au XIV un hôpital accueillait les lépreux, les errants et les "  insensés "
aménagé sous le second empire en prison et resté en état !!insalubre jusqu'à sa fermeture en 2003 (11000 m2 160 cellules)

Un double dialogue va s'installer entre ce lieu chargé d'histoire et les oeuvres contemporaines , car  pour la première fois de toute son histoire elle n'héberge plus rien ni personne, que le silence les ruines et les ronces
Pari Osé  .....

La collection Lambert ouvre d'un seul coup les portes de la prison celles de la perception et de l'avenir
EVASION    ... quand la tête devient trop lourde ,(Gloria Friedmann)Cobaye
quand le danger est là (kiki Smith)

mais la barque est de plomb (A Kiefer)

L'homme est prisonnier (Kendell Geers) enroulé muet  et rêve d'une maison avec des arbres (dessin sur le mur)
Tout n'est qu'un théâtre d'ombre ( Gloria Friedmann)

Les portes de couleur selon les étages font aussi partie de cet univers en contre- point
Carnets de dessins (Adel Abdessemed)
Et d'autres encore  ( voir album papier complet )En consultant les sites et blogs qui chacun à leur  façon exposent  magnifiquement une succession d'images les plus frappantes ...
c'est ici en toute discrétion mes images et leurs imperfections pour rester juste envers mon regard et les points les sensibles devant cette visite troublante
Visage encore, chantant doucement cet air qu'elle chantait pour son père (une vidéo)
de Marceline Loridan -Ivens revenue d'Auschwitz et internée à 15 ans en transit comme d'autres juifs

Et cette Belle photographie sur alluminium de Nan Goldin   "Rêve"
qui laisse au fond des yeux une brume d'espoir et de réflexion